Dans l’espoir de limiter le réchauffement climatique, le monde investit massivement dans les énergies renouvelables. L’idée : se passer, à terme, de combustibles fossiles. Mais les choses pourraient ne pas être aussi simples que cela.
Remplacer les énergies fossiles par des énergies renouvelables. Ou en tout cas, bas-carbone. C’est l’idée de la transition énergétique en cours. Mais pour certains, de transition, il ne peut y avoir dans un contexte de consommation toujours plus importante. Et des chercheurs de l’université d’État de Pennsylvanie (États-Unis) le confirment aujourd’hui. Au moins pour ce qui est de leur pays, le déploiement d’énergies renouvelables n’aurait jusqu’ici ni réduit ni remplacé la production aux combustibles fossiles.
Un sociologue a analysé des données enregistrées entre 1997 et 2020 dans 33 États producteurs de combustibles fossiles — aussi bien de charbon que de pétrole ou de gaz — aux États-Unis. Le pays qui, rappelons-le, est le deuxième émetteur de gaz à effet de serre. Le deuxième producteur d’énergie au monde, également. Les données exploitées portent aussi bien sur la production de charbon que de pétrole ou de gaz fossile d’une part que sur la production de biocarburants et d’énergie géothermique, hydroélectrique, solaire — thermique ou photovoltaïque —, éolienne et produite à partir de bois ou de déchets. Les chiffres injectés dans trois modélisations différentes ne révèlent aucune association entre la production d’énergie renouvelable et les combustibles fossiles. Et finalement, l’écrasante majorité des variations de production du côté fossiles s’explique par d’autres facteurs, propres aux États. Comme la quantité de gisements disponibles.
À lire aussiPourquoi Trump veut se débarrasser des éoliennes aux États-UnisDe quoi mettre à mal l’idée qu’investir dans les énergies renouvelables suffira à provoquer naturellement une diminution de la production fossile. Pour le sociologue, des politiques supplémentaires seront nécessaires. Des mesures destinées à limiter directement les énergies fossiles. Des taxes sur le carbone, par exemple. Ou encore des plafonds de production.
Le chercheur de l’université d’État de Pennsylvanie souligne qu’il serait intéressant de procéder à une analyse du même genre dans d’autres pays. Sur une période plus large également. Afin de vérifier que la tendance se confirme. Et de prendre au plus vite, le cas échéant, les mesures qui s’imposent pour sauver notre transition énergétique et notre climat.
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