Une mission du sénat préconise un  développement maîtrisé  de la méthanisation pour accélérer la transition énergétique tout en évitant les dérives. Les élus formulent une soixantaine de propositions pour permettre le développement d’un « modèle français » de la technologie.

La méthanisation consiste à produire du gaz et de l’électricité à partir de matière organique, notamment d’effluents d’élevage ou de déchets verts.

Le parc français compte environ un millier d’unités en service, et plus de 1.300 en projet. Ceux-ci faisant parfois l’objet de contestations locales, les sénateurs viennent de formuler 61 préconisations dans l’objectif de protéger le monde agricole d’un développement non maîtrisé de la technologie. Les élus soulignent le fait que la méthanisation a tout son intérêt dans le mix énergétique français mais que la vigilance est nécessaire. « On ne peut pas se permettre de fermer des portes pour atteindre la neutralité carbone en 2050 », peut-on lire dans le rapport qui rejette l’idée d’un moratoire sur les nouvelles installations.

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Une réglementation trop complexe

Le sénat demande davantage d’études économiques et scientifiques sur l’impact de la méthanisation, et appelle à clarifier les politiques publiques, jugées trop « complexes et ambiguës ».

Selon le rapport, la production de biogaz contribue à réduire les émissions de gaz à effet de serre, avec un bilan carbone du biométhane « 5 à 10 fois moindre que celui du gaz naturel ». Toutefois, son empreinte climatique pourrait se dégrader si, avec l’accroissement des sites de production, les méthaniseurs se voient contraints de recourir davantage au maïs, ou à d’auters matières telles que le soja brésilien, et par conséquent à augmenter l’impact des transports.

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