La société Taxirail vient de recevoir le soutien de l’ADEME pour le développement de son train à hydrogène autonome, destiné à faciliter la mobilité dans les zones peu peuplées. Un projet ambitieux qui devra réussir là où de nombreux autres ont échoué.

Il s’appelle Taxirail et pourrait arriver dans nos régions dès le début de l’année 2026, selon ses créateurs. Ce mini train autonome et fonctionnant à l’hydrogène vise à améliorer la mobilité hors des agglomérations via les lignes ferroviaires « de desserte fine ». Prometteur, ce projet vient de recevoir le soutien de l’ADEME qui a accepté d’en co-financer le développement.

Désormais, la startup française devrait entamer la construction de son démonstrateur, avec pour objectif de démarrer les essais avant la fin de l’année 2023. Pour parvenir à rendre ces lignes secondaires à la fois rentables et attractives, Taxirail a donc choisi de miser sur l’hydrogène. Par ce choix, elle espère limiter les coûts financiers liés à l’électrification des lignes. Autonome, ce train pourra fonctionner selon des horaires définis ou en transport à la demande en fonction des besoins et de l’affluence.

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Une longue route avant la commercialisation

Outre la nécessité pour Taxirail d’adapter les infrastructures et la réglementation ferroviaires afin de ravitailler et faire circuler son mini-train en toute sécurité, la startup française compte sur le développement de la filière hydrogène en France. Celle-ci, encore balbutiante, reste, à l’heure actuelle, une ressource coûteuse et peu disponible. En effet, l’électrolyse de l’eau, unique moyen d’obtenir de l’hydrogène bas-carbone, est très gourmand en électricité et sa production reste anecdotique. Face à ces contraintes, ce secteur peine à se développer, à l’image de la startup française Hopium et de sa voiture à hydrogène, en grande difficulté financière.

Taxirail pourrait alors éventuellement se rabattre sur des batteries, plus simples, moins coûteuses à exploiter et disposant d’une bien meilleure efficacité énergétique. Étonnamment, la société se réserve aussi la possibilité de fonctionner au très carboné gaz méthane. Espérons que cet énième concept promettant de revitaliser les petites lignes ferroviaires ne reste pas au stade d’aspirateur à subventions. Car l’idée d’une petite navette non polluante sur rail semble tout de même séduisante, pour tenter de décarboner la mobilité dans des zones où la voiture est l’unique moyen de transport.

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