Les représentants du parlement et du conseil européens se sont accordés pour proposer un plancher de 32% d’énergie renouvelable dans la consommation finale d’ici 2030. Si l’objectif est d’atteindre les impératifs de l’accord de Paris sur le climat, il n’est accompagné d’aucune mesure contraignante. Les États seront libres de ne pas le respecter.

La directive européenne sur les énergies renouvelables a été révisée. Dans la nuit du 13 au 14 juin et au terme de 5 mois de tractations, les négociateurs du parlement et du conseil européens se sont mis d’accord sur une version plus poussée du texte, bien que non contraignante. Si la commission européenne n’a au départ proposé qu’un objectif de 27% d’énergies renouvelables dans la consommation finale des États membres à l’échéance 2030, les membres l’ont finalement porté à 32%. Un niveau qui pourra cependant être révisé en 2023 et laisse les pays libres de toute sanction en cas de non-respect.

Encourager l’autoconsommation

Par accord provisoire, le parlement s’est aussi engagé à encourager l’autoconsommation. Il est par exemple prévu que les foyers équipés puissent vendre leur énergie excédentaire injectée dans le réseau et être exonérés de certains frais jusqu’en 2026. Dès 2021, l’institution prévoit également d’augmenter de 1,3% par an la part des énergies renouvelables dans les installations de chauffage et climatisation.

Contrôler la proportion d’agrocarburants

Pour les carburants destinés aux transports, le négociateurs se sont accordés sur un objectif de 14% de part de renouvelable. Mais attention, le niveau d’agrocarburants de première génération atteint en 2020 sera gelé à cette date et ne devra pas dépasser 7% de la consommation d’énergie totale. Sur la question brûlante de l’utilisation d’huile de palme dans les biocarburants, le Parlement européen a dû rétrograder. Alors qu’il proposait une interdiction dès 2021, la nouvelle directive ne réclame qu’un gel du niveau atteint en 2019, une diminution à partir de 2023 puis une interdiction totale autour de 2030.

Des objectifs irréalisables selon l’Allemagne

Ces objectifs ne sont cependant pas accompagnés de mesures contraignantes, il ne s’agit que de recommandations. Les États membres pourront ou non les respecter. Si la plupart des pays ont réagi favorablement, l’Allemagne a qualifié d’ « irréalisables » les objectifs par la voix de son ministre de l’économie et de l’environnement Peter Altmaier. Reste aux textes à être validés par les élus du Parlement et du Conseil européens avant une entrée en vigueur au 1er janvier 2021.