Conçu au départ pour générer 12 MW, le prototype de la plus puissante éolienne du monde, construite par General Electric (GE), a d’abord été « dopé » à 13 MW avant d’être maintenant testé dans le port de Rotterdam à 14 MW. Le fabricant se félicite d’être « le premier industriel à atteindre cette puissance » pour une éolienne offshore.

Aussi haute qu’un gratte-ciel avec ses 248 m et pourvue de pales longues de 107 m, l’Haliade-X est à l’heure actuelle la plus titanesque des éoliennes.

Après avoir testé la turbine en conditions réelles dans le port de Rotterdam depuis novembre 2019, les équipes de GE ont maintenant officiellement commencé les essais de certification à la puissance de 14 MW. Selon GE, une seule Haliade-X de cette taille installée en mer du Nord pourra générer jusqu’à 74 GWh d’électricité par an tout en économisant 52.000 tonnes de C02, soit l’équivalent des émissions annuelles générées par 11.000 véhicules.

« Lorsque nous avons mis en service pour la première fois notre prototype Haliade-X en novembre 2019 à 12 MW, c’était un grand bond en avant dans l’industrie » explique Vincent Schellings, directeur technique de GE Renewable Energy Offshore Wind. « Au cours des deux dernières années, nous avons appris beaucoup sur l’exploitation et l’optimisation des performances de notre machine, ce qui nous permet aujourd’hui de la faire passer à 14 MW » ajoute-t-il.

En produisant plus d’énergie avec chaque turbine, le développeur d’un projet peut réduire le nombre d’éoliennes, ce qui permet de comprimer l’investissement nécessaire mais aussi les frais opérationnels et les frais de maintenance. Du coup, l’accessibilité financière et le prix de l’électricité pour les clients et les consommateurs s’en trouvent également adoucis. C’est tout bon pour la transition énergétique.

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Fabriquée en France et installée en mer du Nord

Rappelons que l’Haliade-X de GE sera fabriquée sur 2 sites en France : Montoir-de-Bretagne pour les nacelles et Cherbourg pour les pales. Le modèle sera installé pour la première fois dans le parc offshore Dogger Bank C, situé en mer du Nord à plus de 130 km au large de la côte nord-est de l’Angleterre. Avec ses frères, Dogger Bank A et Dogger Bank B, ce projet britannique repousse les limites en matière d’énergie du vent et concentre tous les superlatifs : 280 éoliennes géantes réparties sur près de 1700 km², une capacité installée record de 3,6 GW au total et un investissement de 10 milliards d’euros porté par 29 banques.

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De record en record

Avec ses 14 MW, le mastodonte des mers de GE ne devrait toutefois pas tenir pendant longtemps le record de puissance éolienne. Le danois Vestas, numéro 1 mondial du secteur, a dévoilé au début de cette année, un projet de 15 MW dont la production en série devrait débuter en 2024. Quant au constructeur chinois MingYang, il a annoncé durant l’été dernier, le développement d’une turbine offshore de 16 MW. La construction d’un premier prototype devrait commencer en 2022 pour une mise en service en 2023. La production commerciale de ce modèle est également prévue au premier semestre de 2024.

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