Le syndicat des professionnels de l’énergie solaire Enerplan vient de publier un plan national de « giga bouclier solaire » comprenant 50 recommandations. De quoi s’agit-il concrètement ?

Alors que la sobriété énergétique est sur toutes les bouches et que les pouvoirs publics préparent les Français à un hiver tendu sur le plan énergétique, la filière du solaire en profite pour demander de faciliter le déploiement de son activité.

À l’occasion de la 5e université de l’autoconsommation photovoltaïque organisée par Enerplan en septembre 2022, le syndicat annonce en effet son souhait d’accélérer le mouvement dans le secteur. « Alors que notre pays affronte une violente crise énergétique appelée à durer plusieurs années, l’autoconsommation photovoltaïque doit contribuer à amortir le choc économique et social » explique Daniel Bour, le président d’Enerplan.

À lire aussi Il faut aller vite sur le photovoltaïque selon ENERPLAN !

+1,5 GW d’autoconsommation solaire en France en 2024 ?

Pour l’organisme, c’est l’occasion ou jamais de rappeler que l’autoconsommation solaire est un bon investissement dans le contexte de la flambée des prix de l’énergie. En outre, le syndicat rappelle la bonne dynamique du marché en 2021 (250 MW installés) et 2022 (estimation de 400 à 500 MW installés). L’organisation professionnelle vise 1 GW supplémentaire en autoconsommation photovoltaïque pour 2023 puis 1,5 GW en 2024.

Pour justifier de la possibilité d’atteindre ces objectifs, Enerplan fait une comparaison avec l’Espagne, qui a installé 1 GW en autoconsommation en 2021 et prévoit 2 GW pour 2022.

À lire aussi L’autoconsommation solaire est désormais plus puissante qu’un réacteur nucléaire en France

Les recommandations

Pour lever certaines barrières administratives qui ralentissent ou bloquent les projets, le syndicat publie 50 recommandations visant à assouplir les règles d’installation solaires en autoconsommation. Elles s’articulent autour de 4 priorités :

Lancer une campagne d’équipements solaires pour les ménages les plus modestes afin de leur redonner du pouvoir d’achat.
Plus généralement, simplifier l’autoconsommation pour les ménages.
Accélérer l’autoconsommation des entreprises pour sécuriser leurs consommations à prix stable.
Faciliter l’autoconsommation pour stabiliser le budget des collectivités territoriales.

À lire aussi Autoconsommation collective : ce projet adossé à du solaire au sol est une première en France

Pour cela, 23 mesures d’ordre légal sont classées par ordre de priorité de 1 à 3. On retrouve en priorité numéro 1 :

Anticiper dès 2025 les dispositions du plan européen RePowerEU sur l’obligation de dispositif solaire en résidentiel neuf à partir de 2029.
Former de nouveaux installateurs pour répondre à la demande.
Déroger aux recours aux architectes des bâtiments de France (pour les sites classés).
Supprimer la demande de raccordement en cas de projet d’autoconsommation inférieur à 36 kWc.
Supprimer la déclaration préalable en Mairie.

À lire aussi Bientôt une école de production dédiée à l’énergie solaire

En numéro 3, il est évoqué la nécessité de lever les difficultés à trouver un responsable d’équilibre. 27 autres mesures d’ordre réglementaire sont également proposées :

Effectuer une « montée en puissance » d’ENEDIS afin de diminuer les délais de raccordement.
Verser la prime à l’autoconsommation en une fois (au lieu de 5 ans).
Établir des forfaits pour les raccordements jusqu’à 250 kW.

Ce plan s’inscrit dans la lignée des annonces du gouvernement en la matière depuis plusieurs mois. Rappelons qu’il y a un an environ, en novembre 2021, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili avait annoncé 10 mesures pour développer la filière photovoltaïque.

Le gouvernement semble disposé à faciliter les projets photovoltaïques et Enerplan compte bien en profiter pour faire accélérer le mouvement.