D’après un projet de réforme constitutionnelle, le Mexique envisage de se réserver le monopole de l’exploitation du lithium, une ressource stratégique qui entre dans la fabrication de certaines batteries, notamment celles de la plupart des voitures électriques. Le président Andres Manuel Lopez Obrador propose également que l’Etat prenne une participation majoritaire dans le secteur électrique.

Si le projet de réforme constitutionnelle est approuvé par le parlement mexicain, l’exploitation des matières dites « stratégiques » comme le lithium ne sera plus concédée à des entreprises privées : l’Etat prendra le monopole de leur exploitation et leur production. Il existe actuellement huit concessions pour l’extraction de lithium dans le pays.

L’Australie, la Chine et le Chili sont les principaux producteurs mondiaux de lithium, mais selon le site spécialisé Mining Technology, le Mexique disposerait de la plus grande réserve mondiale de lithium dans l’Etat de Sonora, situé dans le nord-ouest du pays.

L’entreprise privée Bacanora Minerals y détient la majorité du « Sonora lithium project » en partenariat avec une société chinoise. L’Etat de Sonora est connu comme une zone où opèrent les narcotrafiquants et le crime organisé.

À lire aussi Comment produire du lithium plus vert, pour des batteries plus « écolo » ?

 

Par ailleurs, la réforme constitutionnelle compte réserver 54% du marché électrique à la Commission fédérale d’électricité (CFE) et 46% au secteur privé. La réforme n’entend ni « nationaliser ni étatiser » la CFE, selon le président mexicain. Ce dernier accuse ses prédécesseurs d’avoir mis en œuvre des politiques néolibérales de nature à aggraver la corruption et les inégalités dans le pays.
Le Mexique figure parmi les vingt premières économies mondiales, mais quasi la moitié de ses habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

À lire aussi La France veut toujours extraire le lithium de ses eaux profondes À lire aussi Les centrales géothermiques, un alibi pour extraire du lithium ?