Il s’agit d’une première mondiale. Le 20 juin dernier, l’entreprise Lhyfe a produit ses premiers kilos d’hydrogène vert à partir d’une plateforme flottante. Une fois industrialisé, ce procédé pourrait participer au développement de la filière hydrogène en Europe.

Il aura fallu près de 16 mois de fabrication et 8 mois d’expérimentation à quai pour que la plateforme flottante Sealhyfe puisse enfin être remorquée jusqu’au site d’essai en mer SEM-REV de l’École Centrale de Nantes, situé à une vingtaine de kilomètres des côtes de la Loire-Atlantique. Une fois sur place, la plateforme a été connectée au hub sous-marin déjà utilisé pour FloatGen, premier prototype français d’éolienne flottante d’une puissance de 2 MWc.

L’installation repose sur la Wavegem, une plateforme flottante de 200 m² conçue par la société GEPS Techno. La production d’hydrogène est assurée par un électrolyseur Plug d’une puissance de 1 MW, pour un volume maximal de 400 kg d’H2 par jour. Pour se faire une idée, c’est l’équivalent de 71 pleins de Toyota Mirai, l’une des rares voitures à hydrogène actuellement commercialisées et qui dispose de 650 km d’autonomie.

L’objectif de cette expérimentation est d’assurer une production fiabilisée d’hydrogène vert en mer en milieu isolé, mais aussi de gérer les mouvements de la plateforme et de valider l’ensemble des logiciels et des algorithmes nécessaires à la bonne production de l’hydrogène.

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Cap sur l’industrialisation avec le projet Hope

Forte de ce premier succès, l’entreprise Lhyfe vise désormais l’industrialisation de son procédé grâce au projet HOPE (Hydrogen Offshore Production for Europe) qu’elle coordonne. Ce projet, issu de la collaboration de 9 entreprises européennes, devrait aboutir à l’implantation d’un prototype en mer du Nord dès 2026. Celui-ci, d’une puissance de 10 MW, devrait permettre la production de 4 tonnes d’hydrogène vert par jour. Situé à un kilomètre de la côte, il assurera la fourniture de plusieurs clients grâce à la mise en place d’un pipeline.

L’avancée de ce projet est rendue possible grâce à une subvention européenne de 20 millions d’euros obtenue dans le cadre du partenariat européen pour l’hydrogène propre « Clean Hydrogen Partnership ».

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